Est-il possible que Jésus ne soit pas mort sur la croix ? Qu’il se soit marié avec Marie Madeleine, qu’ils aient eu des enfants et que leur descendance existe encore aujourd’hui ? Qui avait intérêt à ce que ces vérités ne soient pas dévoilées ? Au terme d’une investigation minutieuse de douze années, trois grands reporters, spécialistes des sociétés secrètes, dévoilent la face cachée de la civilisation judéo-chrétienne et brossent un tableau d’une cohérence étonnante qui permet d’entrevoir l’inconcevable. Les faits historiques et les symboles s’assemblent comme les pièces d’un puzzle, et les énigmes se résolvent d’elles-mêmes : le trésor de l’abbé Saunière de Rennes-le-Château, le Saint-Graal, les manuscrits de la Mer Morte, la dynastie mérovingienne, le rôle du Prieuré de Sion, les hauts faits des Templiers et des Cathares, l’origine de la franc-maçonnerie… Une enquête unique et palpitante.
Et controversée ! Et pour cause ! C’est vrai qu’on se sent porté par la passion qui anime les trois auteurs – assez fondus d’énigmes pour aller s’installer à demeure à Rennes-le-Château – et cela, dès les premières pages, ou plutôt dès les premiers mots… Mais de là à avaler tout cru tout ce qu’ils avancent, comme parole d’Evangile (sans mauvais jeu de mots… désolée : trop facile !), il y a un pas, et un grand pas ! Ce n’est pas par hasard si Dan Brown recommande la lecture de cet opus, qui date de 1982, car cet étrange petit bouquin (542 pages en Poche, dont des notes et une bibliographie qui tiennent du pavé de rue) constitue en réalité la matière première qu’il a exploitée dans son Da Vinci Code.
Qu’on aime ou non ce genre de littérature policière esotérique et la propension qui en découle de détricoter tout ce qui touche aux fondements du christianisme et de la civilisation occidentale, on ne peut qu’être fasciné par la dynamique de L’énigme sacrée, une enquête boiteuse, certes, mais si exaltante. Un petit exemple qui a fait mes délices, au détour des pages… En 70, le trésor du Temple de Jérusalem quitte la Terre Sainte pour Rome, dans les bagages du futur empereur Titus, mais en 410, les Wisigoths d’Alaric mettent à sac la Ville Eternelle et emportent avec eux le précieux dépôt qu’ils cachent au cœur de ce territoire qu’ils contrôlent au Sud de la Gaule, au pied des Pyrénées, à Rennes-le-Château. L’abbé Saunière n’a-t-il pas découvert dans sa curieuse église un pilier wisigoth qui recélait un secret – celui de l’emplacement du trésor ? Et vogue la galère…. Honnêtement, ce genre d’histoires merveilleuses, à la limite du conte pour enfant, exerce une fascination indéniable, même quand on est prévenu et même quand on est sceptique. Evidemment, le soufflé retombe d’un coup une fois qu’on a lu le nom de Pierre Plantard, faussaire, mystificateur et mythomane au parcours pathétique, que les auteurs ont interrogé comme s’il était digne de foi et décrit comme s’il était réellement ce qu’il prétendait – l’ultime rejeton d’une lignée divine et royale… L’éternelle histoire des rêves et des réalités…
Il n’empêche qu’une petite plongée dans cet univers fabuleux, où tous les mystères historiques s’emboîtent les uns aux autres pour former une fresque inattendue, est toujours rafraîchissante, dans la lignée de cette très jolie petite collection « J’ai Lu » – L’aventure mystérieuse – 180 titres parus entre 1968 et 1996 et consacrés à l’occultisme, l’ufologie, le fantastique, l’ésotérisme, les mystères de l’Histoire, les phénomènes paranormaux, la parapsychologie… Après tout, le lecteur n’est-il pas roi, et libre de prendre ou de laisser, selon son bon vouloir ?
Avant de conclure, voici un recours, bien construit et fort utile pour distinguer le vrai du faux dans cet opus d’une densité invraisemblable : l’ouvrage de Marie-France Etchegoin et Frédéric Lenoir, Code Da Vinci : l’enquête (Robert Laffont, 2006).
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