Polar classique – La ronde des innocents, de Valentin Musso

Vincent Nimier croyait tout connaître de son frère Raphaël, qui vivait d’une activité de guide de montagne, jusqu’au jour où celui-ci est retrouvé mort sur un sentier des Hautes-Pyrénées. Le malheureux a été atrocement torturé avant d’être mis à mort. Le premier choc passé, Vincent décide de percer le mystère qu’il sent flotter autour de cette mort. C’est alors qu’il tombe sur une vidéo : il y découvre que son frère avait une femme et un fils, dont Vincent ignorait complètement l’existence et qui semblent avoir disparus depuis des années sans laisser la moindre trace. Mû par le désir de reconstituer ce pan de la vie de Raphaël et obéissant à l’ultime injonction de son frère qui le conjure de protéger l’épouse et l’enfant disparus, Vincent se lance à leur recherche. Il ne sait rien d’eux, mais il est certain d’une chose : la femme et le fils de Raphaël sont en danger de mort, et les hommes qui ont massacré Raphaël feront tout pour les retrouver avant lui. Ce que Vincent ignore également, c’est qu’à Nice, un second drame, lié à la mort de Raphaël, vient de survenir : l’assassinat au couteau de Sébastien Cordero, un lycéen sans histoire, dans l’enceinte même de son école.

Le premier roman de Valentin Musso – le frère de Guillaume – est paru en 2010. L’intrigue est classique – deux enquêtes qui finissent par n’en former plus qu’une – mais efficace et bien construite. Dès les premières lignes, le lecteur est happé par l’atmosphère de mystère qui plane autour des personnages. Il y a une quantité de petits indices qui permettent de se prendre pour l’un des enquêteurs, à la manière des romans d’Agatha Christie. Quelques très bonnes idées, comme celle de l’erreur sur la personne, que l’on ne voit pas forcément venir même si on se rend compte a posteriori qu’elle figurait dès le départ dans le panel des solutions possibles, méritent d’être épinglées à l’avantage de ce roman qui constitue un excellent divertissement. Hélas, dans la seconde partie, alors qu’on s’attend à obtenir davantage d’informations, l’auteur semble s’être perdu dans le brouillard des explications brumeuses. Le rythme, jusque là haletant, s’essouffle… Honnêtement, j’avoue avoir quelque peu « décroché » en dépit de la très bonne impression que j’avais ressentie durant toute la première partie. Les personnages jusqu’alors si fouillés, si méticuleusement présentés qu’on en retire un sentiment marqué de familiarité, prennent une tournure plus brouillonne. En gros, on garde en bouche le goût désagréable d’un premier jet inabouti, d’une véritable foire-fouille, un fourre-tout brinqueballant tant bien que mal (et plutôt mal en fait !) sur les rails de la crédibilité… Quel dommage ! La fin est franchement décevante, même s’il faut reconnaître qu’on n’imagine pas trop comment l’auteur aurait pu s’organiser pour conclure différemment. D’accord, sans être complètement réfractaire du genre, je ne suis pas une grande fan du fantastique, mais j’étais prête à faire une exception, mais pas comme cela.

Mais je n’aime pas demeurer sur une mauvaise expérience : il paraît que les productions suivantes du même auteur sont à se lécher les doigts… Tant mieux !… Ce Musso en appellera donc un autre, comme pour le frérot.

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