Une petite ville, ses notables, ses secrets, ses cancans. Et puis un jour, des lettres anonymes qui sèment l’inquiétude et la zizanie. Jerry Burton, blessé durant la bataille d’Angleterre, est précisément en convalescence dans ce petit bourg de Lymstock : à peine le temps de s’installer que l’affaire commence et déchaîne les passions. Qui est ce mystérieux corbeau ? Qui peut être suspecté de tenir de rôle infâme ? La question est encore plus brûlante depuis qu’une des lettres a provoqué le suicide d’une dame respectable, Mrs Symmington, l’épouse du notaire local. Où est la vérité ? Est-elle vraiment là où tous croient qu’elle gît ? Seule Miss Marple que la femme du pasteur a appelée à la rescousse a conservé son sang-froid : elle s’est aperçue que les lettres sont fantaisistes et lancées au hasard, du moins en apparence… Le corbeau serait-il un leurre ?
Paru en juillet 1942 sous le titre original The Moving Finger (seulement en 1949 en France), c’est un roman écrit en lien avec l’actualité qui lui sert de contexte, puisque la mise en place de l’intrigue fait la part belle à Jerry Burton, un aviateur britannique blessé dans le crash de son avion pendant la bataille d’Angleterre : on s’attarde un peu sur lui et sur sa sœur Joanna qui s’installe avec lui dans une petite ville imaginaire, Lymstock, si tranquille et pittoresque, remplie de personnages « agatha-christiens », comme le notaire, le pasteur et sa femme, l’antiquaire, le médecin, les vieilles demoiselles – une trame sociologique très présente dans La Plume empoisonnée. L’action connaît une accélération rapide après le suicide d’une des victimes du corbeau. Il n’y a pas de fumée sans feu : c’est souvent sur la base d’un adage populaire ou d’une réflexion apparemment sans portée que la Dame de Torquay construisait ses meurtres littéraires en série. Comme souvent, un second meurtre vient persuader l’assemblée qu’un criminel est à l’œuvre et que rien de ce qui arrive n’est dû au hasard. Et enfin le dénouement. Ce roman, particulièrement bien équilibré, figurait parmi les réalisations préférées d’Agatha Christie elle-même, au point qu’elle envisagea un temps de l’adapter pour la scène, avant de renoncer devant le trop grand nombre de décors nécessaires.
Plusieurs adaptations de cet excellent roman : en 1986 dans la série télévisée britannique Miss Marple de BBC One avec Joan Hickson ; 20 ans plus tard en 2006, dans la série télévisée britannique Miss Marple d’ITV avec Geraldine McEwan ; et en 2009, dans la série française Les Petits Meurtres d’Agatha Christie : le personnage de Miss Marple est remplacé par le duo d’enquêteurs Larosière-Lampion joués par Antoine Duléry et Marius Colucci.
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