Policier classique – Drame en trois actes, d’Agatha Christie

Ces derniers temps, il ne fait pas bon, être invité aux dîners de sir Charles Cartwright, un célèbre acteur qui aime recevoir chez lui. A quelques jours d’intervalle,  le Révérend Babbington qui venait à peine de toucher à son cocktail, puis un psychiatre, sir Bartholomew Strange, qui était présent lors du premier dîner,  en sortent les pieds devant. Pour être en mesure de découvrir le mobile insolite de ce double crime, il faudrait avoir été invité à dîner… Et quand cet invité s’appelle Hercule Poirot, le coupable n’a qu’à bien se tenir.

Un titre français très « raccord » avec le titre original Three Act Tragedy, publié en 1934 (seulement 15 ans plus tard en France). Dans ce roman qui est agencé en actes (Acte I : Soupçons ; Acte II : Certitude ; Acte III : Découverte ; les chapitres tenant lieu de scènes) comme une pièce de théâtre – bien qu’il s’agisse bien d’un roman qui contient une large proportion de narration –  Agatha Christie renoue avec plaisir avec le thème de l’écran de fumée, de l’arbre qui dissimule la forêt dans une atmosphère suffocante. Pensez donc : les personnes qui assistent aux dîners de sir Charles tombent les uns après les autres, comme des mouches. Qui peut vouloir agir ainsi ? Comment procède ce meurtrier de l’ombre qui ne craint pas de procéder au grand jour ? Et surtout : pourquoi ces meurtres sont-ils perpétrés ? Les références au théâtre continuent de fuser au fil des pages puisque la dynamique même des déplacements des personnages fait penser à des entrées et des sorties de scène. L’un des suspects est une dramaturge et le personnage principal est un ancien comédien qui se plaît à jouer des rôles. Le vocabulaire du théâtre est véritablement omniprésent.

Drame en trois actes est un roman à la croisée des chemins, puisqu’il contient des références à La Boîte de chocolats, une nouvelle de 1923 qui relate l’unique échec professionnel d’Hercule Poirot lorsqu’il était policier en Belgique. On retrouve M. Satterthwaite, l’un des personnages du Drame en trois actes, dans Le Miroir du mort (1937). Quant à l’affaire elle-même, c’est Hercule Poirot qui l’évoque dans La Noël d’Hercule Poirot et dans A.B.C. contre Poirot.

Plusieurs adaptations télévisées, dont le téléfilm américain Meurtre en trois actes (1986), avec Peter Ustinov dans le rôle d’Hercule Poirot. En 2010, Drame en trois actes, dans la série britannique Hercule Poirot d’ITV avec David Suchet. Et enfin en 2018, Drame en trois actes, dans Les Petits Meurtres d’Agatha Christie, où le personnage d’Hercule Poirot est remplacé par le trio composé du commissaire Swan Laurence (Samuel Labarthe), de la journaliste Alice Avril (Blandine Bellavoir) et de la secrétaire Marlène Leroy (Elodie Frenck).

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