De la mort de Louis XIV, le 1er septembre 1715, à la veille de réunion de l’Assemblée des notables, en décembre 1786, la France connaît en apparence une des périodes les moins mouvementées de son histoire. Il est vrai cependant que la dernière décennie du règne de Louis XV, devenu Louis le mal aimé, se caractérise par une vigoureuse réaction absolutiste et que le gouvernement de Louis XVI semble, dès le début, peu armé pour affronter la crise financière et politique qui se déclenche au lendemain de la coûteuse guerre d’Amérique.
En règle générale, je ne suis pas une grande lectrice de ces ouvrages qui s’intitulent « Histoire de ceci » ou « Histoire de cela ». On y trouve de tout : c’est souvent trop généraliste pour étancher la passion, et pas assez pour prendre de la hauteur et envisager d’autres horizons. Bref, c’est un genre d’entre-deux, un peu frustrant sur les bords, quel que soit le bord qu’on choisit.
Mais cette histoire politique de la France des Lumières fait exception à cette triste règle : en effet : elle ne vise pas à rapporter le 18e siècle aux événements de 1789-1799, comme si tout ce qui est arrivé en France, dès la Régence, conduisait fatalement à la Révolution. En fidèle lectrice des romans de Jean-François Parot et de Jean-Christophe Portes, j’ai tendance à penser ainsi, et je suis certaine que je ne suis pas la seule. Mais cette perspective déterministe est réductrice : elle biaise l’intelligence même du processus historique. Le titre du volume explique le but visé par l’auteur qui est de montrer comment le système monarchique s’est nourri de la pensée des Lumières, même si les valeurs dominantes sont restées fondées sur l’esprit de corps, les préséances et le privilège.
L’auteur, qui a enseigné l’histoire moderne à l’Université de Caen, est apparu dans un des numéros de Secrets d’Histoire – ce qui ajoute encore un attrait pour les mordus dans mon genre.
Belle lecture !
LivrEnigme 
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