Policier classique – La mort dans les nuages, d’Agatha Christie

Comment faire pour lancer un dard empoisonné vers une victime ? Avec une sarbacane, cela tombe sous le sens… A la manière des Indiens d’Amérique du Sud. Mais si l’on n’a pas de sarbacane sous la main, comment procéder ? Rien de compliqué à cela non plus : n’importe quel tube peut faire l’affaire. Un tuyau quelconque, une flûte, un fume-cigarette ou une pipe – un objet banal, à la portée de n’importe qui, de chacun des passagers de l’avion dans lequel est morte Madame Giselle. Mais c’est quand même un modus operandi bien curieux et pas très discret, mais l’assassin, rusé et plein d’aplomb, a réussi. Pas pour longtemps, puisque désormais Hercule Poirot est sur sa piste.

Paru en 1935, Death in the clouds a été publié en France deux ans plus tard où le roman a tout de suite connu un grand succès. C’est que depuis Le mystère de la Chambre jaune, de Gaston Leroux, le public français a toujours été très attaché à ce motif particulier du roman policier – plus précisément le très classique roman à énigme : le meurtre commis dans un espace clos de l’intérieur et isolé du reste du monde. Un motif cher au cœur de la Dame de Torquay qui l’avait déjà utilisé dans son premier roman, La mystérieuse affaire de Styles, et l’année précédente encore dans Le Crime de l’Orient-Express. Dans La mort dans les nuages, c’est un espace d’un genre très spécial puisqu’il s’agit d’un avion : un moyen de transport qu’Agatha Christie affectionnait puisqu’elle était sujette, comme son héros Hercule Poirot, au mal de mer. Dans cet avion qui fait la liaison entre Le Bourget et Croydon, il y a onze passagers, dont Hercule Poirot lui-même, et deux stewards. De quoi s’arracher des poignées de cheveux : il y a trop de suspects ! Pour ne rien arranger, la petite dame victime de mort violente, au nez et à la barbe (ou plutôt à la moustache) du célèbre détective belge, exerçait la lucrative mais dangereuse activité d’usurière et de maître chanteur. Il y a du pain sur la planche ! Heureusement, Hercule Poirot peut compter sur l’aide et le soutien de l’inspecteur Japp. Et aussi sur la sagacité des lecteurs qui – une fois n’est pas coutume –  ont toutes les cartes en main pour trouver la solution et démasquer le coupable.

Petit clin d’œil à la profession de romancier et à toutes les bizarreries qu’elle peut induire chez celles et ceux qui l’exercent, l’introduction, parmi les passagers, de Daniel Clancy, un auteur de romans policiers passablement « perché » qui se laisse dicter son comportement par son héros, le détective Wilbraham Brice ! (Ouf, je n’en suis pas encore là !)

Une seule adaptation télévisée pour ce roman : en 1992, dans la série britannique Hercule Poirot d’ITV avec David Suchet dans le rôle d’Hercule Poirot et Philip Jackson dans celui de l’Inspecteur Japp.

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