Ecrire – Le roman policier – L’inspiration : 4 techniques pour ne pas en manquer

« Qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter ? »

Vous avez envie d’écrire, vous en êtes conscient(e) et vous avez jeté un coup d’œil (rapide, mais attentif) à la théorie relative à la littérature policière. C’est très bien, mais encore ? Où trouver l’inspiration ?

En plus de l’imagination telle que nous la définissons habituellement – la faculté d’élaborer des images et des conceptions nouvelles et originales –  il existe plusieurs sources à l’inspiration dont nous nous sentons animés : notre parcours de vie, passé, présent et à venir ; les souvenirs que nous conservons, bons ou mauvais, assumés ou refoulés ; les sentiments que nous éprouvons au jour le jour vis-à-vis de nous-mêmes, de nos proches, du monde qui nous entoure ; la réalité extérieure et tout ce qu’elle charrie en terme de mémoire collective et de retentissement personnel ; la langue que nous pratiquons, avec la force et la musicalité des mots ; et enfin les concepts et les symboles véhiculés par notre modèle de civilisation. Du blabla, tout ça ? Un peu, d’accord, mais prenez quelques minutes pour y réfléchir : chacun des termes n’évoque-t-il pas en vous l’une ou l’autre anecdote, vécue ou rapportée, que vous êtes capable de développer ? Donnez-vous en la peine. L’exercice peut être réitéré, et croyez-moi : vous serez étonné du résultat.

L’inspiration, quel beau mot ! Inspiration … Respiration ? C’est déjà une bonne idée : allez vous promener, allez prendre l’air tout près de chez vous ou dans des endroits que vous aimez. Prenez le temps d’apprécier l’atmosphère des lieux et les effets qu’elle produit sur vous, et aussi : prenez des notes ! C’est une saine habitude que d’avoir constamment sur vous un carnet et un crayon pour vous livrer en temps réel à une petite « récolte d’idées », sur le vif. Beaucoup d’idées, jusqu’à celle qui vous correspondra.

Agatha Christie disait : « Le métier d’auteur de romans policiers n’est pas fastidieux. Je le trouve même très agréable (…) Pour travailler, il suffit au romancier d’un peu de papier, d’une machine à écrire, et tout l’univers est ouvert devant lui ».

Avec le temps, vous verrez que ces décrassages cérébraux, mélanges d’observations indiscrètes de vos contemporains et de promenades à votre rythme, seront de plus en plus productifs. Vos pas vous ont-ils mené dans cet établissement où l’on peut déguster un bon café ou un verre de vin ? Qu’il s’agisse d’une perle découverte par hasard ou d’un lieu dont vous êtes déjà un des habitués, installez-vous et dégainez votre carnet : vous n’imaginez pas le nombre et la qualité des idées qui jaillissent dans ce genre d’endroit où l’on est arrivé par hasard, sans y avoir vraiment songé. Quoi qu’il en soit, la déambulation rituelle vous permettra d’oxygéner votre corps, que vous allez contraindre à de longues périodes de sédentarité lors des phases de rédaction proprement dite : écoutez les préceptes de la sagesse antique, Mens sana in corpore sano.

Votre cervelle bouillonne et vous avez l’impression d’être perdu(e) ? C’est dans ces moments-là que vous risquez d’être tenté(e) de tout arrêter, victime du syndrome de l’imposteur. Vous vous êtes pris(e) pour un écrivain et maintenant, vous êtes bien obligé(e) de reconnaître vos lacunes : aucune imagination, aucune compétence, rien de bon dans tout ça ! Au lieu de perdre votre temps à vous fustiger, pensez plutôt à emporter un livre partout où vous allez. Ne vous découragez pas : parfois, il faut laisser décanter les choses, et la lecture, en plus de vous divertir et de vous documenter, présente d’incontestables vertus cathartiques. Après tout, lorsque vous ouvrez un livre, quel qu’il soit, vous avez sous les yeux le résultat du travail d’un auteur qui est parvenu au terme du processus envie-inspiration-préparation-rédaction … Je ne cherche pas à vous donner des complexes : au contraire ! La manière dont écrit cet homme ou cette femme qui vous a précédé(e) sur ce chemin tortueux est une source inépuisable d’inspiration, pas seulement sur le fond, mais aussi et surtout sur la forme. Vous tenez quelques bribes mais vous êtes incapable de les articuler. Vous avez beau retourner l’histoire dans tous les sens, vos schémas ne fonctionnent pas … Et là, patatras ! L’illumination ! Vous n’auriez jamais imaginé décliner votre intrigue de cette façon, avec ces petits chapitres alertes à la Da Vinci Code, ce va-et-vient constant entre le passé et le présent, qu’affectionnent Steve Berry et Camilla Läckberg.

De toute façon, lire est toujours une bonne chose. On dit souvent que nous avons deux oreilles et une bouche, pour écouter deux fois plus que nous ne parlons. Il en est de même pour la lecture et l’écriture. Dans ces pages tournées, au-delà des bons trucs et des techniques bien huilées, nous recherchons surtout de quoi nous faire vibrer, des sensations qui nous étreignent et ne nous lâchent plus pendant des jours, des mois, voire même des années. Et peu importe que ces livres appartiennent au genre que nous visons en tant qu’auteur. J’avais 17 ans quand j’ai lu La Peste d’Albert Camus pour la première fois : je le relis chaque année dans une fascination toujours plus intense. Pourquoi ce livre m’attire-t-il comme un aimant depuis plus de vingt ans ? L’interrogation est également pertinente dans l’autre sens : pourquoi ne puis-je terminer certains ouvrages ? Par ennui ? Par manque d’intérêt ? Parce que le style ne me plaît pas ? Parce que les valeurs ne me correspondent pas ? C’est en répondant à ces questions que l’on avance encore.

A ce stade, il est trop tôt pour vous lancer dans des recherches de longue haleine, mais rien ne vous empêche de procéder à quelques coups de sonde. Ce thème est-il réellement aussi porteur que vous le pensiez ? Oui ? Divine surprise : il y a même des implications que vous n’aviez pas anticipées et qui vous donnent l’eau à la bouche. Non ? Rien de grave à cela. Ou alors, après avoir beaucoup réfléchi (ou seulement écouté votre instinct), vous voulez changer d’idée : très bien, vous êtes libre !

Résumons-nous. Pour trouver l’inspiration, il est utile de :

1)      Prendre le temps de méditer à propos des sources de l’inspiration, pour donner des contours réels à une théorie un peu aride, mais féconde

2)      Aller se promener, pour l’exercice physique, qui épanouit et dénoue les tensions, et pour aller à la rencontre du monde extérieur

3)      Lire beaucoup et garder constamment un livre à portée de la main, pour tout ce qu’on y trouve à propos des techniques d’écriture, des thèmes abordés et aussi de nous-mêmes.

4)      Effectuer quelques recherches préalables, sans réellement approfondir, pour vérifier la « pertinence » des thématiques que nous avons choisies et qui semblent nous inspirer.

Du temps perdu, tous ces préalables et tous ces questionnements ? Au contraire ! Lorsque sera venu le temps de la rédaction, vous disposerez déjà de méthodes éprouvées pour relancer la machine. Vous pourrez y ajouter d’autres petits trucs pour vous débarrasser de l’angoisse de la page blanche :

–          Dressez la liste des scènes écrites ou à écrire, même si votre plan est déjà arrêté depuis longtemps : c’est toujours une bonne idée de se remettre en question. Rien n’est gravé dans le marbre et il n’est pas impossible que tel passage, finalement inutile ou modifiable, soit à l’origine de votre blocage.

–          Contournez l’obstacle ! Rien à faire : cette scène est nécessaire, mais ce n’est pas son jour. Passez à la suivante, vous reviendrez ensuite sur vos pas.

–          Parlez-en : il y a toujours bien quelqu’un qui peut vous écouter et même si cette personne n’a aucune solution à vous apporter, vous vous sentirez libéré(e) par l’effort que vous avez dû faire pour formuler vos angoisses.

–          Envoyez la sauce : un premier jet à la hussarde, même si c’est en style télégraphique. Ecrire, encore et toujours, tous les jours si c’est possible ! Pour le reste, on verra après.

–          Changez vos habitudes : vous écrivez chez vous, au calme ? Allez vous asseoir dans un lieu public. Vous aimez cette table dans ce café ? Choisissez une autre place, à l’autre bout de la salle, et ne commandez pas ce que vous prenez d’habitude.

Vous tenez votre idée ? Vous l’avez portée en vous, vous l’avez retournée dans tous les sens : vous en salivez déjà … On passe à l’attaque !

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