C’est une affaire en plusieurs temps … Il faut être attentif !
– 50 avant Jésus-Christ. La bibliothèque d’Alexandrie qui renferme le savoir de toute l’humanité disparaît aussi soudainement que mystérieusement.
– 1948, Palestine. Georges Haddad, fils d’un érudit et combattant palestinien, reçoit la visite d’un étrange individu porteur de secrets millénaires, un gardien.
– 2007, Copenhague. Cotton Malone, retraité du département de la Justice américaine, pensait pouvoir profiter tranquillement de sa boutique de livres anciens. Il se trompait : une mystérieuse organisation kidnappe son fils Gary et lui donne 72 heures pour retrouver Georges Haddad dont la connaissance des écrits disparus depuis plus de 2000 ans pourrait bien bouleverser la face du monde. Et dans cette course contre la montre, l’ancien agent de la Division Magellan aura un fameux fil à la patte …
Pauvre Cotton ! Lui, le retraité le moins peinard de toute l’histoire de la littérature, toujours si ordonné, calme et déterminé – un homme d’action comme on les aime – se retrouve affublé de son ex ! La belle Pam, toutes griffes dehors, que le divorce n’a pas calmée. Amère et échevelée, elle n’a toujours pas pardonné à Cotton ses incartades extraconjugales, et elle n’a pas fini de les lui faire payer. Ne vient-elle pas d’avouer à Cotton qu’il n’est pas le père biologique de Gary ? Mais fi de toute pudeur, puisque le garçon a disparu et que Cotton est le seul à pouvoir obtenir sa libération. Elle est agaçante, cette pauvre Pam : grinçante, collante, maladroite, insultante, mais tellement attachante ! Elle apporte un élément de désordre qui manquait au premier opus. Elle est si efficace dans ce genre-là qu’on ne cesse de craindre qu’elle fasse tout foirer !
Pour tous les fans d’Harold Earl Malone, c’est toujours un plaisir d’en apprendre davantage sur lui qui se confie si peu. Les occasions de toucher du doigt ce héros taiseux ne sont pas si nombreuses. L’inénarrable Henrik Thorvaldsen est bien entendu de la partie, mais pas la belle Cassiopée. C’est déjà bien assez rythmé comme ça ! Quant au jeune Gary, avec son caractère sincère et généreux qui proclame la supériorité de l’acquis sur l’inné, il a l’air d’un Cotton miniature. Le monde dans lequel évolue toute cette joyeuse petite bande est toujours très american way of life : les services secrets, la Maison Blanche, et, cherry on the cake, un président des Etats-Unis sympathique, qui va sur le terrain et qui n’hésite pas à mouiller sa chemise.
Que dire de ce roman, à part qu’il est dans la lignée des autres productions de Steve Berry : un mélange savamment dosé de vérité historique et de fiction, et une atmosphère trépidante qui ne tolère aucun temps mort. On n’a pas lu cinquante pages que les méchants font déjà sauter la boutique de Cotton à coup de lance-roquettes. C’est de l’action, en veux-tu, en voilà… Et avec ça, une documentation en béton armé, et un thème fidèle à la charte des polars ésotériques : le secret qui fait courir tous les protagonistes dans cette sarabande infernale est bien de ceux qui peuvent bouleverser notre vision du monde. La construction est sans surprise : ce sont les mêmes codes d’écriture que dans L’héritage des Templiers, un peu porte-monstre-trésor sur les bords, mais quand on aime… Il y a aussi cette intéressante dualité de points de vue, un peu manichéenne mais tellement efficace, avec les bons d’un côté, et les méchants de l’autre. Beaucoup de cadavres, quand même…
On peut encore regretter que la conclusion se fasse un peu attendre, mais l’ensemble est d’excellente tenue et le dénouement particulièrement créatif et audacieux.
Et pour vous faire votre propre idée :
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