Culture ésotérique – Le Tarot, les arcanes majeurs #2

8VIII La Justice – Nombre VIII, le carré multiplié par deux ! Cette lame n’invite pas à l’hésitation ou au doute ! On ne tergiverse pas avec la Justice, on est obligé de voir la vérité en face et surtout sa propre vérité ! Le glaive de couleur or que le personnage, asexué, tient dans sa main droite est prêt à s’abattre ou à sanctionner, à moins qu’il ne symbolise la justesse de nos actions. Trois couleurs dans cette lame : le rouge recouvert de bleu pour les vêtements du personnage (symbole de discernement et de sagesse) ; le jaune pour le trône, le sol, l’épée et la balance, ces deux derniers attributs symbolisant la justice dans presque toutes les traditions ; les mains , le visage, le cou et un pan de manche sont de couleur chair : c’est ici –bas que nous agissons et, quoi nous fassions, nos actes sont pris en compte ; un jour ou l’autre, nous devrons en répondre et en subir les conséquences, bonnes ou mauvaises. La Justice incarne également l’équilibre, celui qu’il faut trouver entre les deux plateaux de la balance, entre les deux aspects, intérieur et extérieur, de notre être. Nous devons partir de ce qui est en nous pour nous réaliser dans le monde et approfondir notre vie intérieur grâce aux multiples éléments venus de l’extérieur. Concrètement : la Justice rétablit l’équilibre, apprend la fermeté et la rigueur. Elle permet aussi de recouvrer la santé, le sommeil, ou d’envisager une autre façon de vivre plus stable et plus régulière. Associée au Pape, elle parle de contrat ou d’accord, mais avec la Maison-Dieu ou l’Arcane sans nom, elle annonce faillites, divorces et ruptures en tous genres : l’ultimatum de la vie pour nous forcer à évoluer. En contre : intransigeance, rigidité, injustice ; affaires litigieuses et procédurières.

9VIIII L’Hermite – Le nombre VIIII, carré du chiffre 3, renvoie à une certaine transcendance humaine. Les trois rides sur le front de ce personnage, calme et apaisant, forment un beau triangle, une pyramide dont la pointe dirigée vers le ciel atteste la spiritualité du personnage. Cet homme-là est un sage éclairé par sa propre lumière intérieure que symbolise la lampe qu’il tient dans sa main droite. Dans sa main gauche, le bâton du pèlerin couleur chair rappelle que nous pouvons accéder à la lumière divine malgré notre condition d’être humain faillible. L’homme n’est-il pas le messager des dieux et le détenteur des grands secrets ? N’est-il pas fait à l’image de l’univers ? Résolument tourné vers la droite, l’Hermite est en marche. Son rôle ici-bas est d’éclairer la route de ses frères humains, de les aimer et de compatir à leurs souffrances. On pourrait le prendre pour un moine, la tonsure en moins, avec sa longue robe rouge à capuchon, recouverte d’une cape bleue doublée de jaune. Ces trois couleurs, ainsi disposées, symbolisent la grande spiritualité de cette lame et la force de la lumière divine qui resplendit en chacun de nous. Concrètement : l’Hermite représente toujours un homme sage, circonspect dont la réflexion est la meilleure arme. C’est aussi le symbole des solitaires, des veufs, ou de ceux qui ont une vocation spirituelle : religieux, philosophes, médecins, chercheurs… Cette lame nous enseigne à ne plus nous impatienter, à nous faire du temps plus qu’un ami, un allié. Si vous sortez souvent cette lame, sachez qu’elle vous symbolise, et que vous êtes actuellement en recherche intérieure. En contre : isolement stérile et négatif. Ne vous mettez pas dans une position de repli, allez vers les autres ! La spiritualité n’est ni triste, ni contraignante : c’est au contraire une source de joie et d’espérance, un mouvement dynamique de l’être en route vers son propre centre et vers la lumière divine.

10X La Roue de la Fortune – Cette figure est bien connue des hommes du Moye Âge. Roue de vie et de mort, elle nous emmène inexorablement vers notre destin et symbolise les vicissitudes auxquelles l’homme est soumis durant son existence. Des animaux bizarres – singes aux oreilles d’âne, aux pieds fourchus de diable au corps à moitié humain – forment une étrange sarabande qui tourne autour de la roue. Le personnage de gauche, dont le corps est couleur chair, descend vers la matière ; celui de droite, au corps et à la tête jaunes, monte vers l’esprit et la spiritualité. Le personnage central, tout bleu et coiffé d’une couronne d’or, est immobile ; sa main gauche porte une épée blanche. Il a intégré les lois qui gouvernent l’homme et le cosmos ; il sait que nous sommes soumis à la dualité, à l’alternance des choses, des sentiments, des émotions, des revers de fortune et des coups de chance. Il sait que rien ne dure éternellement, car tout est en mouvement et en perpétuelle transformation. Tout ici-bas peut être source de souffrance. Le seul repos que nous puissions trouver se situe au centre du moyeu, c’est-à-dire au cœur de nous-mêmes, là où réside notre parcelle divine. Concrètement : cette lame est annonciatrice de changement, du destin qui nous entraîne là où nous devons aller. Fin d’un cycle, renouvellement, évolution. En contre : blocage et période de stagnation. Ce n’est pas le moment de penser au changement, vous n’êtes pas prêt !

11XI La Force – La Force retrouve la superposition des couleurs de l’Empereur et du Pape : le rouge de l’action recouvre la lumière spirituelle du bleu, avec en plus deux belles manches bouffantes jaunes et de larges poignets couleur chair : le rayonnement spirituel, symbolisé par le jaune, donne une vigueur supplémentaire au personnage. Le lion, ou le chien, est jaune lui aussi ; il est le prolongement de la force débridée qui est en nous, que nous devons apprivoiser et discipliner pour en devenir finalement le maître. Le lion dompté par une femme représente la force morale, la domination de l’épreuve, la volonté dans l’effort et la découverte de l’amour qui anime le cosmos, mais aussi son pendant, l’homme. Seule la force féminine faite de douceur, mais aussi de ténacité et de détermination, peut venir à bout de toute force masculine, plus primaire et plus violente. C’est que l’homme doit apprendre à se tourner vers le féminin, à le retrouver en lui, sans fausse honte, et que la femme doit accepter sa véritable féminité, avec toute l’opiniâtreté que lui donne sa polarité masculine. La Force apparaît comme un archétype du féminin, de la vierge qui, en sublimant ses instincts, vient à bout des plus grands dangers que puisse rencontrer l’âme. Le personnage est coiffé d’une lemniscate bleu et blanc bordée de jaune qui rappelle celle du Bateleur, signe de l’infini. Concrètement : elle donne l’image d’une maîtresse femme, de quelqu’un de déterminé et d’obstiné. Sur un plan plus général, elle invite toujours à prendre confiance en soi, à tenir bon : on ira jusqu’au bout de la lutte, qu’elle soit engagée contre les autres ou contre soi-même. En contre : violence, jalousie, passions exacerbées, rapports de force. On cherche à vous imposer quelque chose ou quelqu’un : sachez réagir avec calme, mais fermeté.

12XII Le Pendu – Image  du pendu qui hantait les campagnes au Moyen Âge, image d’une situation effrayante… Pourtant, celui-ci n’a commis aucun acte répréhensible, bien au contraire. Le personnage est pendu par le pied gauche, la jambe droite pliée derrière la jambe gauche à hauteur du genou, les bras sont croisés dans le dos. A-t-il l’air angoissé ou mal en point, dans cette situation pourtant inconfortable ? Nullement ! Notre homme garde un visage serein, calme, les yeux sont même grands ouverts. Avec cette carte, nous abordons la troisième série des lames du Tarot, celle qui doit nous conduire à une forme supérieure de vie, à la conscience éclairée de l’homme libéré de toutes contingences matérielles, de toute forme de pouvoir. Pour le Pendu, la vie se joue dans d’autres domaines et avec d’autres moyens, comme le confirme le bleu de ses cheveux et de ses chaussons. Le Pendu nous invite à voir la vie sous un autre angle, peut-être même à l’envers de ce que l’on nous a appris ! Il nous propose de faire taire notre égoïsme, d’accepter les épreuves de l’existence non comme d’inutiles brimades mais comme des obstacles nécessaires sur le chemin de notre évolution et de notre développement personnels. L’homme est pendu entre deux arbres, dont les troncs jaunes comportent chacun six encoches rouges, qui représentent les sacrifices, les blessures qu’il s’inflige pour arriver à une conscience supérieure : blessures fécondes d’amour et de réceptivité. Tout ici-bas a sa raison d’être, et de s’accrocher désespérément aux choses et aux êtres ne sert à rien ; il faut lâcher prise et accepter ce qui se présente ! Concrètement : le Pendu est une lame hautement spirituelle. En ce qui concerne l’aspect matériel, elle parle d’attente, de blocage, de restriction. Pour celui qui sait vivre sur un plan supérieur, elle évoque la rencontre avec le divin et la redécouverte des valeurs éternelles. Le Pendu symbolise l’initié acceptant de renoncer aux satisfactions immédiates du monde profane. En douzième position, le Pendu marque la deuxième étape des vingt-deux arcanes majeurs : celle de l’implication spirituelle. En contre : il ne sert à rien d’attendre et de s’imposer des sacrifices inutiles ; sortez de cette situation, changez votre façon de penser. Risque de dépendance vis-à-vis d’une personne ou d’une idée.

13XIII L’Arcane sans nom – Comme il est sans nom, beaucoup ont été soucieux de le définir et de circonscrire leur peur en face de ce squelette ; c’est pourquoi ils l’ont appelé la Mort ! Pourtant ce nom n’est pas approprié au symbolisme de cet arcane, qui évoque la transformation, la métamorphose. Mourir, oui, mais pour renaître, comme le Phénix renaît de ses cendres, comme l’homme meurt à sa vie passée, à des êtres qui ne lui correspondent plus, à une profession qui ne lui convient plus, pour aller à la découverte de lui-même et mettre en œuvre ses propres potentialités ! L’Arcane sans nom représente un squelette où la chair – donc la vie – est encore attachée aux os. Il tient une faux à manche jaune et à tranchant rouge : la mise en action de ses propres forces. La faux effectue son travail sur une terre noire, symbole de fécondité et de renouveau, d’où émergent des têtes et des mains, ainsi que quelques touffes d’herbes bleues ou jaunes : le personnage coupe lui-même ses propres illusions. Désormais il ira à l’essentiel, ce qui est en parfaite correspondance avec le nombre porté par la lame, le XIII, symbole de renouveau et de commencement d’un cycle. D’ailleurs la colonne vertébrale évoque un épi de blé : après le difficile passage au sein de la terre, l’initié est bien près de naître une deuxième fois. Concrètement : cette lame vous invite à une transformation nécessaire, à rompre avec un passé illusoire pour accéder à votre vraie personnalité. Elle parle de remise en cause, de changement dans un projet ou une situation. N’hésitez donc pas à trancher ou à suivre votre dynamique intérieure. En contre : ne brusquez rien et ne prenez pas de décisions hâtives. Pas de changement à l’horizon. Il serait même néfaste, et vous pourriez amèrement regretter une situation ou une relation passée.

14XIIII Tempérance – Beaucoup d’équilibre et de sérénité dans cette lame. L’ange à visage féminin va harmoniser les différents plans de notre être, mais aussi nos rapports avec l’extérieur après les transformations radicales annoncées par l’Arcane sans nom.  Tempérance porte une robe où le bleu et le rouge s’équilibrent parfaitement, tout comme les deux vases qu’elle tient dans chaque main. Il s’agit d’apprendre à valoriser les deux pôles de notre personnalité : renforcer le côté droit de la raison par l’intuition, et temporiser le côté gauche de nos émotions et de nos sentiments par le discernement. Même processus pour les deux vases : le rouge se détache sur le bleu de la robe, et inversement. Un courant d’énergie divine, symbolisé par un flux blanc, circule entre les deux vases, assurant une interaction entre le plan terrestre et le plan divin. Tempérance est le symbole de l’harmonie en nous-mêmes et avec les autres. La chevelure est bleue, piquée d’une fleur rouge à cinq pétales, symbole de l’étoile à cinq branches et de l’homme réalisé. La ceinture et l’écharpe qui enserre largement le cou sont jaunes : le divin sépare les parties inférieures des parties supérieures de notre être pour mieux les réunir au sommet de la tête avec cette fleur rouge. Tempérance a le même déhanchement que le Bateleur, le même mouvement de spirale ascendante, la même espérance dans l’avenir. C’est une lame qui temporise et harmonise : elle assure la bonne circulation des énergies et favorise des rapports agréables avec autrui. Elle peut nous faire penser à notre ange gardien, à la sagesse et à la protection duquel nous nous remettons. Concrètement : elle parfe d’amis, d’êtres avec qui nous entretenons des relations harmonieuses, dépourvues de tout rapport de force. Elle invite aux petits déplacements, aux nouveaux contacts. Sur le plan de la santé, elle nous indique que le moment est venu de nous rééquilibrer et nous ressourcer. En contre : manque d’harmonie dans votre vie. Les relations que vous entamez actuellement ne dureront pas. Ne cherchez pas toujours à trouver un compromis : il faut parfois savoir dire ce que l’on pense.

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