Polar ésotérique – Le Chandelier d’or, de David Gibbins

Comme souvent, c’est une histoire à plusieurs temps…

70 après Jésus-Christ, à Jérusalem. Le Chandelier d’or sacré – la grande Menora, l’immense chandelier à sept branches, l’un des objets les plus sacrés du peuple juif – est dérobé par les Romains lors du pillage du temple de Jérusalem. Ramené triomphalement à Rome par les fils de l’empereur Vespasien, il est ensuite transporté à Constantinople lorsque celle-ci devient la capitale de l’Empire.

1204, à Constantinople. La plus sanglante des Croisades fait rage, et le Chandelier, précieux dépôt, disparaît à tout jamais…

C’est du moins ce qu’on croit, jusqu’à aujourd’hui, puisque personne n’avait pu encore retrouver sa trace. Arriver enfin à localiser ce trésor perdu constituerait sans nul doute un très joli coup, une découverte archéologique réellement extraordinaire.

2006, à Istanbul. Lorsque l’archéologue Jack Howard entreprend des fouilles dans le détroit du Bosphore, il espère mettre au jour des trésors perdus pendant les Croisades, notamment cette terrible équipée du 13e siècle, détournée vers ce qui était la capitale de l’Empire byzantin… Et pourquoi pas la Menora elle-même ! Mais ce qu’il découvre au fond de la Méditerranée est encore bien plus surprenant. Pendant ce temps, en Angleterre, dans une ancienne bibliothèque d’abbaye, des chercheurs découvrent une carte médiévale que l’on croyait perdue depuis des siècles. C’est en recoupant ces deux découvertes que d’incroyables secrets vont remonter à la surface… Des secrets susceptibles de bouleverser la vision traditionnelle du déroulement de l’Histoire. Mais le temps presse : il faut trouver la Menora et surtout arrêter ceux qui sont prêts à tout pour s’en emparer. Et il semble bien que Jack Howard, secondé par son équipe de choc, soit le seul homme capable de mener à bien cette périlleuse mission. L’Histoire livrera-t-elle l’un de ses plus obscurs secrets ? De la chute de l’Empire romain aux plus sombres heures du pouvoir nazi, en passant par l’apogée de la civilisation viking, la quête de Jack Howard va dévoiler une autre piste… Une piste insoupçonnable !

Le Daily Mirror résumait ainsi le caractère particulier de David Gibbins, une figure désormais incontournable des bibliothèques : c’est le croisement entre Indiana Jones et Dan Brown… Plutôt bien vu ! C’est vrai que cet auteur atypique possède le don d’embarquer ses lecteurs au cœur du mystère, au gré d’aventures qui, bien que décrites en long et en large, ne prennent jamais le pas sur l’argument de l’enquête. Ici, c’est davantage qu’une chasse au trésor, pratiquement une quête du Graal, un combat contre le mal qui est mis en scène avec maestria. Le rythme est haletant, l’écriture agréable, la traduction impeccable, et les précisions historiques de très haut niveau, comme d’habitude. Dans cet opus d’un excellent niveau, l’auteur s’est montré très raisonnable sur les descriptions de plongée sous-marine qui participent pourtant au charme de cette série. Du côté des gentils, Jack Howard, homme d’action et universitaire de haut vol, dirige une équipe d’archéologues intrépides et de scientifiques à la pointe du progrès, qui sillonnent le monde à bord du Seaquest dans l’unique but de faire avancer la connaissance du passé – et quel passé ! Dans le rôle des méchants, rien que de très classiques nostalgiques de la Seconde Guerre mondiale, des nazis près à tout pour parvenir à leurs fins… Un schéma efficace et bien servi par une habile distribution des rebondissements au fil d’une histoire qui tient en haleine.

Mention spéciale pour cette évocation inattendue du rôle des Vikings dans la dispersion des trésors byzantins !

Bref, voilà le genre de roman qu’on ne peut absolument pas lâcher avant la fin… Et aussi un passionnant voyage dans le temps.

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