Polar ésotérique – Le masque de Troie, de David Gibbins

Chers amateurs d’histoires en plusieurs temps, bienvenue chez vous !

1876, à Mycènes, en Grèce…

« Mycènes la bien bâtie, riche en or. Cela avait été son rêve depuis cinq ans, depuis qu’il avait mis Troie au jour, depuis que Sophia et lui avaient, en secret, fait la découverte qui allait stupéfier la terre entière. Oui, cela avait été son rêve de venir dans cet autre bastion de l’âge du bronze, dans cette forteresse du roi des rois, pour trouver la clé qui lui permettrait enfin de dévoiler la vérité. Alors tous comprendraient que ce n’était pas la vénalité, la recherche d’un trésor qui l’avaient poussé à établir la réalité de la guerre de Troie, mais le salut de la race humaine. La clé qui sauverait le monde de l’Armageddon. (…) Il fixa le sol. Et s’arrêta de respirer. Ses genoux cédèrent. Il s’écroula. Ce n’était pas la lueur d’une lampe qu’il avait aperçue depuis la surface. C’était de l’or. Un masque d’or. Le cœur battant, il effleura le métal du bout des doigts. Froid, immaculé, et en parfait état. Les traits sculptés étaient fins, aristocratiques. Schliemann contempla la barbe, les pommettes hautes, les lèvres minces et dures. Et ces yeux, en forme d’amande sciés par une fente, à la fois ouverts et fermés. Un visage qui ressemblait à ceux qu’ils avaient vus sous Troie, la découverte que Sophia et lui n’avaient pas divulguée, une découverte trop précieuse, trop énorme pour la gaspiller dans le stérile débat des faits contre la légende. Il fixa le masque. Oui, ils l’avaient trouvé. Le visage d’un roi. Le plus puissant de tous. Le roi des rois ».

Et si vous arrivez à résister à cette introduction, il y a une suite… Allemagne, 1945. Des indices menant à des antiquités volées par les nazis révèlent l’existence d’une arme bien plus terrifiante que tout ce qu’on a imaginé et conçu, une arme que les partisans d’Hitler détenaient et qu’ils se préparaient à utiliser, en dernier recours. Et enfin… de nos jours, en mer Egée, au large du site de Troie. Jack Howard et son équipe retrouvent l’épave d’une galère qui aurait fait partie de la flotte d’Agamemnon.  La découverte corrobore le contenu d’un manuscrit unique trouvé quelques temps auparavant dans une bibliothèque miraculeusement conservée de Pompéi. La chasse au trésor commence, mais cette fois, Jack va devoir prendre tous les risques pour protéger ce qu’il a de plus précieux : sa fille Rebecca.

Du lourd, incontestablement… Voilà une intrigue taillée sur mesure pour tous les fondus d’Histoire qui, comme moi, ont été bercés par les récits incroyables de l’Iliade et des chantiers extraordinaires entrepris par Heinrich Schliemann et son épouse Sophia.  Avec des fondations pareilles, il est impossible de se tromper… Ajoutez-y le talent de David Gibbins pour concocter un bon petit mystère tout farci d’archéologie et de plongée sous-marine, et vous obtenez le roman idéal pour quelques délicieuses heures de lecture. Dans le coin des gentils, Jack Howard, universitaire, archéologue, explorateur et aventurier accompli, avec toute son équipe et le renfort de sa fille chérie, la jeune et jolie Rebecca… Dans le coin opposé – celui des méchants – un écœurant néo-nazi, un mafieux psychopathe et quelques Russes tatoués jusqu’au nombril. Pour la trame, une construction en trois époques tout à fait judicieuse et bien équilibrée sous-tend une intrigue pleine de rebondissements.

D’aucuns diront que ces fantaisies qui tordent l’Histoire pour y mêler une fiction haute en couleurs n’ont pas de réel intérêt… D’accord, il faut aimer ce genre de trip au croisement d’Indiana Jones et de Dan Brown, mais une fois qu’on est dedans, il est impossible d’en sortir. Lire et apprendre… Lire et s’évader… Pourquoi opposer ces deux conceptions comme si elles n’avaient aucun point commun ? L’auteur n’a-t-il pas joint un chapitre final destiné à distinguer le réel de l’imaginaire ? Pas de temps à « gaspiller dans le stérile débat des faits contre la légende » !

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