Une histoire en plusieurs temps, à la manière si chère au cœur de Steve Berry…
325… L’empereur Constantin, soucieux de l’équilibre du monde sur lequel il règne sans partage, convoque à Nicée un concile général des évêques de l’Empire romain, le premier concile œcuménique selon la tradition, afin de fixer les dogmes de l’Eglise chrétienne. 1070… L’Ordre religieux et militaire de Saint-Jean de Jérusalem est créé. Mais après l’expulsion des croisés de Terre Sainte, il doit s’installer à Malte et c’est là qu’il reçoit en 1312 les biens des Templiers, dont l’ordre vient d’être dissout. En 1798, sur les traces d’un secret bien gardé, Napoléon Bonaparte arrive sur l’île et provoque l’éclatement de l’Ordre. 2019… Après la mort du pape, un conclave est sur le point de se réunir. Mais une conspiration se trame autour de mystérieux documents désignés sous le nom de Nostra Trinita, qui dateraient du concile de Nicée et qui, s’ils étaient dévoilés, pourraient mettre l’Eglise en péril. Commence alors la quête pour ces pièces uniques qui confèrent une puissance inimaginable à celui qui les possède… Différentes factions s’affrontent, et entre elles, Cotton Malone, qui va devoir affronter une société occulte séculaire et décrypter bon nombre d’énigmes histoires et religieuses pour percer le dernier secret du Vatican.
A nouveau, le trio gagnant : ésotérisme, action et suspense… Pour tous les fans de Steve Berry, incontestable maître du genre, c’est encore une fois une expérience concluante. On retrouve avec délice les nouvelles aventures du retraité le moins peinard de l’histoire de la littérature policière – c’en est à se demander pourquoi Cotton Malone a sollicité sa sortie de la Division Magellan puisqu’il n’arrête pas de rempiler. Cotton, sans sa jolie Cassiopée, mais toujours avec Stéphanie Nelle, sa patronne tout terrain, et aussi avec Luke Daniels, neveu de l’ancien président des Etats-Unis et jeune agent dans le genre « tête brûlée ».
D’accord, en toile de fond, rien de nouveau sous le soleil : c’est encore une « ignominie » chrétienne – eh oui, encore une, diront ceux qui n’affectionnent pas les polars ésotériques et qui tirent à boulets rouges sur leur fonds de commerce – plutôt joliment entortillée et présentée avec art, même si l’influence de l’Eglise chrétienne aujourd’hui n’est plus ce qu’elle fut jadis… L’incroyable scandale, s’il avait éclaté, tiendrait davantage du pétard mouillé. Malgré tout, comme la plupart des éléments sont vraiment très bien amenés, on y croit… Ce qui ne gâte rien, c’est qu’il est parfaitement possible de lire cet opus sans avoir lu les précédents romans de la série. Un point pour Steve Berry.
Comme toujours, l’intrigue est prenante, le style précis et visuel, l’écriture fluide et plaisante, les descriptions bien cadrées, les dialogues soignés aux petits oignons, et la narration très bien construite, en plusieurs temps afin de permettre la découverte progressive des plans machiavéliques des méchants qui veulent s’emparer des précieux documents… Il y a même un petit côté « scénario » qui fait rêver au film que cela pourrait donner. Cerise sur le gâteau, le beau Cotton est toujours aussi efficace, en duo avec le jeune Luke qu’il soutient de son expérience. Avec eux, les rebondissements et les actions d’éclat sont garantis. Les ficelles sont toujours plus ou moins les mêmes, mais quand aime, on se régale !
Une mention spéciale pour ce polar ésotérique qui pousse ses racines au cœur de l’Empire chrétien de Constantin… Une période féconde pour les romanciers du genre, même si elle n’est pas encore exploitée et mise en valeur comme elle le mériterait. Il y a tellement de personnages des 4e et 5e siècles susceptibles d’endosser un vrai rôle fondateur dans ces mélanges de fiction et de réalité historique, qu’on en a le vertige, rien que d’y songer…
Avis aux amateurs !
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