« They do it with mirrors », pour le titre original, en référence à l’expression consacrée « It’s all done with smoke and mirrors » (« Tout ça, c’est fait avec de la fumée et des miroirs »), à propos de la prestidigitation et de l’illusionnisme, très en vogue depuis le 19e siècle… Ambiance…
Miss Marple séjourne chez son amie d’enfance Ruth Van Rydock. Ruth s’inquiète de la santé de sa sœur, Carrie Louise, qui vit à Stonygates, un manoir victorien transformé en centre de détention pour délinquants juvéniles, avec son époux, Lewis Serrocold, et sa famille. Miss Marple se laisse convaincre d’aller voir la sœur de son amie. Et en effet, Carrie Louise présente des symptômes de fatigue et de faiblesse qui ressemblent à un empoisonnement à l’arsenic. Bien que souffrante, elle est ravie de cette visite. Miss Marple fait la connaissance des différents résidents du manoir. Elle est présente lorsque Christian Gulbrandsen, membre de la famille et aussi du conseil d’administration du centre de réinsertion, leur rend une visite inopinée. Pendant la soirée, il se retire pour taper une lettre à la machine. Quelque temps après, Juliet Bellever, amie et dame de compagnie de Carrie Louise, découvre le corps inanimé de Gulbrandsen. Chose étrange : la lettre qu’il tapait a disparu.
Un bon petit Miss Marple, avec tous les ingrédients qui font le succès du genre : un huis-clos, une victime désignée (une petite dame charmante et fragile, victime d’un empoisonnement à petit feu), une ribambelle de suspects – des proches plus ou moins intéressés et plus ou moins mal embarqués – une atmosphère délicieusement suffocante, et puis Miss Marple, le cardigan sur les épaules et l’œil sur tout, l’esprit vif et l’oreille aux aguets, mandatée par une de ses amies… Rien ne peut lui échapper !
Comme toujours avec la Reine du Crime, on peut découvrir la vérité par soi-même et continuer à se régaler quand même : cette écriture, à nulle autre pareille… ce suspense, gardé jusqu’au bout et géré de main de maître… ces galeries de coupables potentiels, nombreux mais qu’on ne risque jamais de confondre entre eux… toutes choses qui prolongent le plaisir encore et encore. Le plaisir de lire, le plaisir de s’immerger dans un univers aux contours connus, celui de ces petits villages anglais où il ne se passe jamais rien. Et comme toujours avec la Dame de Torquay, la magie opère !
Plusieurs adaptations pour ce roman classique parmi les classiques : Jeux de glaces (Murder with Mirrors), téléfim pour CBS avec Helen Hayes (1985) ; les deux séries Miss Marple, sur BBC One avec Joan Hickson (1991) et sur ITV avec Julia McKenzie (2009) ; et enfin en 2013, l’adaptation de la série française Les Petits Meurtres d’Agatha Christie, de France 2, premier épisode pour le duo d’enquêteurs Laurence-Avril incarnés par Samuel Labarthe et Blandine Bellavoir (Mention spéciale pour ce morceau d’anthologie télévisuelle : Elodie Frenck, éblouissante Marlène : « Attachée… comme attachée ? »)
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