Voici, évoqués pour la première fois, sur la base de toutes les sources de l’époque, les cinq séjours de Napoléon en Belgique. A trois reprises, comme général et Premier Consul, deux autres fois comme empereur, les Belges ont reçu et vu de près le chef d’Etat hors du commun dont dépendait le sort de leurs départements «réunis» de fraîche date. Mis à part les premier et dernier courts passages par la Belgique, ce fut l’enthousiasme des foules massées le long des routes qui fut le plus spectaculaire. Avec Joséphine à ses côtés, villes et villages applaudirent le jeune Premier Consul auréolé d’une gloire militaire intacte, porteur de promesses pour une relance économique, garant d’une administration exemplaire et d’une religion réhabilitée. Plus tard, lorsqu’il revint avec Marie-Louise, paré du titre impérial, les arcs de triomphe gagnèrent encore en splendeur, les réceptions en magnificence. L’accueil populaire se refroidit cependant à mesure que s’alourdirent les contraintes du blocus continental et de la conscription forcée.
C’est une page d’histoire surprenante, malgré la célébrité du sujet. Napoléon… En fera-t-on un jour le tour ? Probablement jamais, et c’est tant mieux ! Si la chronologie des déplacements de Napoléon en Belgique est bien connue, les conditions dans lesquelles se déroulèrent ses voyages le sont moins. Et pourtant, ce livre ne peut être réduit à un recueil d’anecdotes, bien au contraire. En effet, chaque voyage avait un enjeu : la préparation d’un débarquement en Angleterre, la nécessité de faire accepter la domination française sur les nouveaux départements ou encore les conséquences du conflit du pape et de l’empereur. La Belgique se trouvait au cœur de la guerre franco-anglaise : elle en était le principal casus belli, bien avant Waterloo. Cette monographie historique, précise et bien construite, permet de saisir tout le génie de Napoléon, un homme à qui rien n’échappait et qui était doté d’une impressionnante maîtrise des faits et des hommes.
Le récit de ces traversées d’une France prolongée se dévore comme un roman. Etes-vous déjà passionné par Napoléon et son temps ? Vous en apprendrez encore. Avez-vous envie de vous attaquer au sujet, sur la seule base des quelques bribes que l’on enseigne à l’école ? Vous allez vous régaler et poursuivre sur votre lancée.
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