Le 12 février 1984, meurt dans un petit hôpital de Virginie une vieille femme de 83 ans, impotente et sénile. En disparaissant, elle emporte dans la tombe le secret de son identité. Malgré un gigantesque procès, malgré 32 années de plaidoiries, de témoignages, de preuves, de contre-preuves, d’expertises et de contre-expertises, le doute plane toujours : Madame Anna Anderson était-elle ou n’était-elle pas la grande-duchesse Anastasia de Russie, la plus jeune des filles de Nicolas II, le dernier tsar de Russie ? Pour répondre à cette question, nul n’était mieux placé que Tatiana Botkine, elle-même fille du docteur Eugène Botkine qui périt avec les Romanov à Ekaterinbourg. Elle est l’un des témoins essentiels de l’affaire : elle a vécu à la cour impériale et partagé, jusqu’à Tobolsk, l’exil des grandes-duchesses. Elle a été la première à affirmer l’authenticité de l’identité d’Anastasia qu’elle a secondée dans toutes les batailles juridiques qui ont suivi. Elle livre ici le récit de ce long combat pour la vérité.
Naturellement, Tatiana Botkine ne pouvait pas savoir qu’un morceau d’intestin laissé par Anna Anderson dans un hôpital américain allait infirmer sa théorie. Le corps de la dame ayant été incinéré, c’était la dernière trace disponible de l’ADN de celle qui déchaîna les passions depuis son apparition à Berlin en 1920 jusqu’à sa mort survenue en 1984. Mais disons-le tout net : elle a troublé tout le monde, même les deux journalistes Summers et Mangold qui ont réalisé l’enquête la plus complète à ce jour sur ce qui fut le sort des Romanov après leur disparition d’Ekaterinbourg. Quel était le secret d’Anna Anderson – désormais identifiée à cette jeune Polonaise désaxée que sa famille rechercha ? Comment avait-elle pu connaître tous ces détails qu’elle rapporta sans calcul à tous ceux qui l’approchèrent ? On ne le saura sans doute jamais.
Anastasia retrouvée, même si le postulat qui le sous-tend est faux, est un livre qui garde son intérêt : Tatiana Botkine demeure l’un des témoins principaux de cette longue et terrible bataille juridique qui mit en lumière tant de forces occultes à l’œuvre dans l’Europe des années 1920 et 1930. Elle a l’avantage sur tous les autres auteurs qui se sont penchés sur la question d’avoir personnellement connu la famille impériale et de l’avoir fréquentée d’une manière unique puisque le docteur Botkine était l’un des rares personnages vivant à la cour à connaître la nature de la maladie du tsarévitch Alexis. Le récit de Tatiana Botkine donne encore plus de relief à toutes les incohérences que l’on relève dans la version officielle.
Déjà passionné(e) par le mystère Anastasia ? Envie d’y mettre les pieds ? Cet ouvrage, qui fut ma «porte d’entrée» dans cette énigme fascinante est pour vous !
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