Certains sculptent le bois, d’autres la pierre. Takeshi Ono, lui, se sert d’un tout autre matériau : les corps humains. Son exposition anatomique Ars Mortis vient d’arriver à Paris lorsque Valentine Savi, jeune restauratrice d’art employée par la mystérieuse Fondation Stern, reçoit un appel troublant. Sa meilleure amie, dont le mari a disparu neuf ans plus tôt en Tchétchénie, pense avoir reconnu le corps de celui-ci parmi les cadavres exposés par Takeshi Ono… Une affaire qui tombe au mauvais moment pour Valentine, déjà lancée à la poursuite d’un faussaire de génie dont les œuvres sont disséminées dans les plus grandes collections du monde. Ayant fait de cette traque une affaire personnelle, Elias Stern a décidé de tout mettre en œuvre pour arrêter cet homme. Et les moyens de sa Fondation sont sans limite.
Pour une fois – et c’est remarquable ! – j’ai attrapé une série dans le bon ordre. Le sculpteur d’âmes fait suite au Paradoxe de Vasalis, cette étonnante aventure par laquelle on entre dans la vie bousculée de Valentine Savi, une jeune restauratrice dont la carrière prometteuse a été brisée par un acte de malveillance et la destruction d’un précieux dessin de Léonard de Vinci. Aujourd’hui employée de la richissime mais opaque Fondation Stern, Valentine va devoir poursuivre deux lièvres à la fois : la traque d’un faussaire surdoué qui aurait réussi à placer ses œuvres dans toutes les grandes collections mondiales qui risquent par rebond d’être définitivement entachées de soupçons quant à l’authenticité des pièces qu’elles contiennent, et l’histoire étrange de cette amie qui s’est accrochée à l’espoir de retrouver son mari, disparu depuis presque 10 ans, et qui est convaincue d’avoir reconnu son corps – et surtout un tatouage – dans une exposition controversée. L’écriture est fluide et plaisante, l’univers toujours aussi bien construit que dans Le Paradoxe de Vasalis, mais Le sculpteur d’âmes ne tient pas les alléchantes promesses de la quatrième de couverture et des premiers chapitres. Les deux intrigues sont intéressantes, mais les rapports entre elles semblent biscornus et artificiels, et les rebondissements à la limite de la vraisemblance. Dommage, parce que, lorsqu’on est accroché, comme je l’ai été, on ne peut pas s’empêcher d’attendre que cela s’arrange, en fin de compte.
Mais en voilà assez, avec mes commentaires négatifs ! Comme je suis une indécrottable optimiste, j’ai déjà un autre roman de Raphaël Cardetti en ligne de mire, avec un titre sympa : Du plomb dans les veines. Voilà qui promet !
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