Biographie – Louise-Marie d’Orléans, la reine oubliée, de Mia Kerckvoorde

Louise Marie Thérèse Charlotte Isabelle d’Orléans est née à Palerme le 3 avril 1812, alors que son père le futur roi Louis Philippe est en exil. Sa mère, la princesse Marie Amélie des Deux-Siciles, est la nièce de la reine Marie Antoinette. La jeune princesse, qui a reçu une éducation pieuse et bourgeoise, est destinée, en tant que fille aînée du duc d’Orléans – rappelé en France avec sa famille pendant la Restauration – à une alliance prestigieuse. On songe à son cousin le jeune duc de Calabre – Marie Amélie est d’ailleurs très favorable à une installation de sa fille dans ces terres du Sud qui l’ont vu naître – mais ce sera finalement avec Léopold 1er, tout nouvellement choisi pour être le premier roi des Belges, que Louise-Marie convole finalement, avec la mission redoutable de fonder une nouvelle dynastie. En effet, Léopold 1er est veuf de la princesse Charlotte d’Angleterre et pour respecter l’équilibre géopolitique européen, il faut qu’il se lie à la maison d’Orléans, qui règne sur la France depuis le mois de juillet 1830. Le roi a 42 ans, la reine 20 ans. Quatre enfants naissent de leur union beaucoup plus harmonieuse qu’on aurait pu le penser a priori : Louis-Philippe, dit Babochon, né en 1833 et mort en 1834 ; Léopold, futur Léopold II, né en 1835 ; Philippe, comte de Flandre, né en 1837 ; et Charlotte, future tragique impératrice du Mexique, née en 1840. Mais la reine des Belges est une femme fragile, délicate, dont la santé se détériore d’année en année. Les événements de 1848 en France et la fin du règne de Louis Philippe, obligé de fuir en Grande-Bretagne, marquent un tournant : l’inquiétude donne à la jeune femme le coup de grâce. Poitrinaire, elle s’éteint à Ostende, le 11 octobre 1850, à l’âge de 38 ans.

Si la vie de cette reine oubliée – on n’apprend plus la liste des reines des Belges à l’école, quel dommage ! – est aujourd’hui connue du public, c’est grâce à la correspondance abondante qu’on a conservée d’elle : scribomane, disaient ses proches… Et c’est vrai. Le moindre événement de la vie privée et officielle de la monarchie belge du tout début est rapporté et commenté par la jeune reine à qui rien n’échappe. Ce trésor épistolaire a été patiemment rassemblé et analysé par l’historienne Mia Kerckvoorde, journaliste et enseignante, qui livre ici une biographie sensible, juste, qui ajoute sa pierre à ce théâtre d’ombres qu’elle a édifié à travers plusieurs biographies de la même qualité, consacrées à Charlotte de Belgique (Charlotte, la passion et la fatalité) et à Marie Henriette de Habsbourg (Marie Henriette, une amazone à l’ombre d’un géant). Une comédie humaine grandeur nature, à l’aune des femmes qui ont fait l’histoire.

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Pour les amateurs d’histoire, je ne peux que conseiller la visite du Musée communal de la Ville d’Ostende, installé au Palais de la Rue Longue, dans ce qui fut le havre de paix de Louise Marie en séjour à la côte belge avec ses enfants, en toute simplicité, le lieu où la première reine des Belges mourut au matin du 11 octobre 1850, entourée des siens. La chambre mortuaire est d’ailleurs conservée en l’état – dans un esprit tout à fait décent, loin des manifestations pathétiques qui auraient déplu à Louise Marie.

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