Polar classique – Mémoires effacées, de Frédérick d’Onaglia

Doué d’une intuition hors du commun, le capitaine Léo Sarlat a été mis à pied par sa hiérarchie après la mort de son coéquipier lors d’une opération où lui-même a été blessé.  Il profite de ce congé forcé pour rendre visite à son père qu’il n’a pas revu depuis vingt ans. A peine arrivé en Camargue, il croise Iris, une ancienne collègue de la section de recherches de Marseille, qui dirige désormais la brigade fluviale et nautique de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Un cadavre a été repêché dans les fonds protégés de Beauduc par un pêcheur braconnier. Loin de partager la méfiance de son équipe à l’égard de Léo, Iris compte bien sur les talents d’enquêteur du capitaine pour l’aider à résoudre cette affaire qui s’annonce complexe, d’autant qu’un nouveau cadavre est bientôt découvert. Un tueur en série rôderait-il sur la plage si convoitée de Beauduc, lieu de ralliement des  kitsurfeurs et prisé des archéologues spécialisés en fouille subaquatique dont une équipe vient d’y installer son camp de base?

Une plongée étonnante dans les fonds marins de la Méditerranée, là où gisent les sources de l’histoire de la civilisation occidentale. On pourra dire ce qu’on veut de l’intrigue – une fin trop prévisible pour certains, une écriture un peu trop « basique » et peu intéressante pour les autres,  mais en voilà assez de ces commentaires acides – on ne peut nier que le lieu est fabuleux : l’embouchure du Rhône est l’un des lieux les plus énigmatiques et sauvages de la douce France, et l’idée de colorer la trame d’archéologie sous-marine sur fond de tiraillements de tous ordres est vraiment excellente. De quoi nourrir la passion et pallier efficacement à la plupart des faiblesses de ce roman – au nombre desquelles une histoire d’amour à l’eau de rose qu’on sent arriver à des kilomètres et une scène de sexe dont l’utilité littéraire n’est pas établie. La quête de souvenirs perdus, effacés par le traumatisme d’une attaque qui a valu une blessure grave au héros et la mort pour son collègue constitue une autre ligne forte de ce roman : la manière dont Léo Sarlat retrouve peu à peu la mémoire accroche le lecteur, bribe après bribe, lambeau après lambeau. Une très belle réussite qui mérite qu’on la mette en lumière.

Né à Lyon, Frédérick d’Onaglia  vit près de Montpellier. C’est un homme du Sud : la Provence et la Camargue, ces terres de contraste, forment le cadre de ses romans – un cadre auquel il est indéniablement attaché et qu’il sert merveilleusement dans sa prose. C’est un auteur à succès, dont les romans primés ont été traduits dans plusieurs langues. Une belle découverte, au détour du rayon des nouveautés de la bibliothèque à laquelle je suis abonnée (ou plutôt de l’une des bibliothèques, car j’avoue être une grande consommatrice). Une bonne pioche, vu la liste de romans à son actif depuis 2005.

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