1792.La guerre entre la France et l’Autriche vient d’éclater. C’est dans ce contexte très explosif que le gendarme Victor Dauterive – de son vrai nom, Victor Brunel de Saulon, chevalier d’Hauteville, qui a fui la maison paternelle et qui s’est engagé aux côtés du marquis de La Fayette – est chargé d’une délicate mission : escorter un convoi transportant la paye de l’armée, une petite fortune de 500 000 livres. L’affaire tourne au désastre quand le convoi est brutalement attaqué et dévalisé. Dauterive se lance sur les traces des voleurs qui sèment des cadavres dans leur fuite. La piste le conduit jusqu’aux Tuileries, au cœur du chaudron révolutionnaire. Le palais, infesté d’espions, est le centre de toutes les convoitises et de tous les complots. Des bas-fonds de la ville au sommet de l’Etat, entre révolutionnaires et partisans du roi, le jeune officier va devoir choisir son camp dans un jeu qui pourrait bien devenir mortel.
Une action qui se déroule entre le 20 avril et le 2 juillet 1792, un contexte historique riche et complexe, des événements qui ont changé l’Histoire de France et la face du monde… Après des siècles de monarchie, personne ne pouvait imaginer que le roi de France et sa famille seraient ainsi clairement menacés de mort à l’intérieur de leur résidence. Les armées autrichiennes assurent leur avance avec la prise de Valenciennes, les Girondins ont été renvoyés par le roi et le peuple a peur. Qui peut encore sauver la France ? La Fayette bien sûr – enfin, c’est ce qu’il croit – et son émissaire de confiance, le jeune Victor Dauterive, vingt ans et déjà un passé lourd de tristesse – un personnage principal qui gagne encore en densité. Comment ce garçon, si jeune et pourtant si solide, pourra-t-il déjouer les manœuvres occultes qui voudraient faire chuter La Fayette et échouer son plan de sauvetage, celui de la dernière chance ? La monarchie constitutionnelle vit-elle ses dernières heures ? La voie jacobine constitue-t-elle réellement l’unique voie de salut pour la Révolution ? Les mystères s’entremêlent, l’atmosphère se charge de menaces véritablement palpables et l’on ne peut se retenir de pousser un grand cri de surprise à la lecture du dénouement – une chute telle que jamais aucun lecteur tenté de deviner la fin avant la fin ne pourrait se montrer à la hauteur dans ce cas précis. L’Histoire et ses subtilités sont habilement exploitées dans un polar historique d’exception, pour le plus grand bonheur des passionnés du genre.
Toujours, toujours ce plaisir de lire et de relire les merveilleux romans policiers historiques de Jean-Christophe Portes, dans la série des enquêtes de Victor Dauterive dans la France révolutionnaire ! L’espion des Tuileries en est le quatrième volume, après L’affaire des corps sans tête, L’affaire de l’homme à l’escarpin et La disparue de Saint-Maur. Cette quatrième enquête est d’ailleurs la première que j’achète, puisque l’auteur m’avait très aimablement adressé les trois premiers volumes dédicacés afin que je les recense sur mon blog. Et les deux suivants, La trahison des Jacobins et L’assassin de septembre, sont d’ores et déjà acquis et m’attendent bien gentiment dans ma liseuse… Des heures de pur plaisir littéraire !
Une de mes amies a récemment formulé le vœu de voir Jean-Christophe Portes reprendre le flambeau de Jean-François Parot et continuer la série des enquêtes de Nicolas Le Floch. Formidable : il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ce projet, et encore davantage s’il aboutit.
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