Un matin d’été ordinaire, trois bombes explosent dans une haute tour du quartier de la Défense. Toutes les personnes qui étaient entrées dans le gratte-ciel périssent dans l’effondrement. Toutes, sauf une. Vigo Ravel, quelques minutes avant l’attentat, a entendu des voix dans sa tête qui lui ordonnaient de fuir. Il a obéi en courant droit devant lui… Et il a survécu. Il comprend alors qu’il détient un secret qui pourrait changer la face du monde. Encore faut-il en comprendre l’origine. Qui sont ces hommes qui le traquent ? Quelle énigme se cache derrière le Protocole 88 ? Il est des mystères qui valent tous les sacrifices. Même celui de l’âme.
Un roman coup de cœur, coup de folie ou les deux à la fois ! Pendant un très long moment – pendant toute la durée du roman, en fait, ou presque – on se demande si ce bon Vigo est vraiment dingue, possédé, schizophrène, paranoïaque, coupable, responsable, amnésique, drogué, halluciné, manipulé, ou alors… Un héros, un antihéros, tout à la fois protagoniste et antagoniste, ami et ennemi, en quête d’une vérité qui ne cesse de lui échapper. On finit par le suivre en se demandant ce qui adviendra de lui et si la situation déjà catastrophique peut le devenir encore davantage. On s’accroche à Vigo parce qu’il est le seul survivant du désastre et on reste avec lui pour toutes sortes de raisons – dont la plus inavouable : faute de mieux ! Un personnage déconcertant qui fait rêver l’auteur que je suis : comment est-il possible de créer un être comme Vigo, capable de susciter autant de sentiments, aussi forts et aussi contradictoires ? Une question qu’il faudrait pouvoir poser directement à Henri Loevenbruck, en admettant qu’il accepte de livrer sa recette « miracle ».
Quant à l’histoire elle-même, c’est un feu d’artifice ! Le démarrage sur les chapeaux de roues est suivi d’un développement sur le même mode, avec de longues phases d’introspection qui peuvent dérouter mais qui ont l’avantage d’être très utiles – même s’il faut avoir la patience d’attendre que les choses se décantent et s’éclairent – et des phases d’action étonnantes. Vraiment, c’est l’intrigue la plus déstabilisante qui m’ait été donnée de lire, à cheval sur plusieurs genres : le thriller, le roman d’aventures, le roman d’anticipation, avec un caractère philosophique indéniable qui marque pour longtemps.
De quoi nourrir une excellente nuit blanche consacrée à la lecture : LE page turner par excellence… Une excellente pioche au milieu du rayonnage de la bibliothèque ! Un roman à ne pas rater.
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