Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet à la ville, en charge des affaires extraordinaires, et marquis de Ranreuil à la cour, est saisi par Le Noir, nouveau directeur de la Bibliothèque du roi, de la disparition d’un conservateur du cabinet des médailles. Quelle est l’identité du cadavre décapité découvert dans une maison démolie du Pont Notre-Dame ? Qu’augurent les informations transmises par Lady Charwel, alias La Satin, concernant un complot anglais visant Louis XVI ? Existe-t-il un lien entre les deux affaires ? D’autres meurtres suivront au cours d’une minutieuse enquête qui conduira le policier breton dans le Paris des receleurs et des maisons de jeu, jusque dans la rade de Cherbourg.
C’est une enquête atypique pour Nicolas Le Floch qui va pouvoir (enfin !) percer le secret de sa naissance… Il n’y a pas à dire : Jean-François Parot avait le génie de l’intrigue et il savait comment créer la surprise après avoir ménagé ses effets pendant des années. Mais loin de moi l’idée de gâcher cette magnifique trouvaille : je ne peux qu’encourager celles et ceux qui n’ont pas encore lu L’inconnu du Pont Notre-Dame à se jeter au plus vite sur ce roman d’exception.
L’intrigue et surtout son dénouement permettent à l’auteur de dépeindre l’un des épisodes les plus émouvants du règne de Louis XVI : la visite royale à Cherbourg, afin de constater l’avancée des travaux de la rade et d’assister à l’immersion du neuvième cône destiné à soutenir le môle de protection du port. Place forte stratégique depuis plusieurs siècles, Cherbourg avait toujours disposé de fortifications diverses et souvent peu adaptées au caractère maritime du lieu, jusqu’en 1776. C’est cette année-là qu’est lancé le projet d’un port militaire par le roi Louis XVI lui-même : le souverain, qui était passionné par les sciences et les techniques, avait tiré les leçons du passé, notamment la destruction d’une partie de la flotte de l’Amiral de Tourville en 1692. On reprend les plans dressés par Vauban que l’on dépasse afin de coller au plus près aux besoins militaires. A partir de 1783, s’ouvre un chantier véritablement pharaonique. Le 22 juin 1786, Louis XVI se rend lui-même sur place – le seul voyage en province de son règne. La Révolution suspend la structuration de la rade pendant 10 ans. En 1802, le dossier est rouvert par Napoléon qui adapte les méthodes afin d’achever la rade : le but est de disposer d’une base pour l’invasion de l’Angleterre.
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