Sophie Frédérique Augusta d’Anhalt-Zerbst est née le 2 mai 1729 à Stettin. Les parents de l’enfant, qui est leur aînée, sont déçus qu’elle ne soit pas un garçon : ils sont loin d’imaginer le destin qui l’attend.
Mais la mère de la jeune fille se tient au courant des affaires et très vite, elle flaire le bon coup. En janvier 1744, alors que Sophie n’a que 14 ans, elle l’emmène en Russie pour la présenter à l’impératrice Elisabeth et à son héritier présomptif, le jeune Pierre, à qui sa tante cherche une épouse. La jeunesse, l’inexpérience et le manque de prestige de sa famille font de Sophie la candidate idéale. Le mariage a lieu le 21 août 1745. Sophie, convertie à l’orthodoxie, est devenue Catherine.
Huit ans s’écoulent. Alors que Catherine semble une jeune personne pleine de santé, son époux paraît sexuellement immature, incapable de consommer le mariage et de donner un héritier au trône de Russie. Chagrinée par cette situation qui contrarie ses plans, Elisabeth décide de prendre les choses en main : elle présente plusieurs « étalons » à Catherine, dont Lev Alexandrovitch Narychkine et Sergei Saltykov. Au même moment, l’union de Catherine et de Pierre est consommée. Le futur Paul 1er vient au monde le 20 septembre 1754. Qui était son père ? Catherine refusa naturellement toujours d’éclaircir ce point.
Elisabeth Petrovna meurt le 25 décembre 1761 et le 28 juin suivant, Catherine, appuyée par son amant Grigori Orlov, détrône son époux à la faveur d’un coup d’état. Pierre III meurt moins de dix jours plus tard, officiellement qu’une colique hémorroïdale. Catherine est seule au pouvoir.
Sous son règne, la Russie s’agrandit, aux dépens de la Pologne et de l’Empire ottoman. Elle intervient dans les affaires européennes, notamment dans la guerre d’indépendance des Etats-Unis. A l’intérieur aussi, les choses bougent : l’agriculture et l’industrie sont réformées, et l’impératrice s’attèle à la réalisation d’un code de lois destinées à transformer la Russie en profondeur et à la moderniser, mais sans toutefois réussir à assouplir le servage comme elle l’aurait voulu.
Amoureuse des livres, de la culture et des arts, Catherine, qui disparaît en novembre 1796, est à l’origine de nombreuses fondations, dont la collection du musée de l’Ermitage.
Une femme des Lumières… et des ombres aussi. Paul, son unique fils, la considéra toujours comme la responsable de la mort de Pierre III, dont il se disait le fils. Afin d’éviter toute crise de succession, Catherine fit retirer tous ses enfants à Paul, pour les élever elle-même. Farouchement attachée à un pouvoir qu’elle exerça seule, Catherine fit éliminer sans état d’âme tous ceux qui s’opposèrent à elle : le jeune Ivan VI, tsar légitime, qui est tué dans sa prison en 1764 ; Emelian Pougatchev, qui dirigea la révolte des paysans et le paya de sa vie en septembre 1774 ; ou l’aventurière Tarakanova qui se prétendait fille d’Elisabeth 1ère et qui meurt en prison le 4 décembre 1775.
Quelques livres pour aller plus loin :
Marina Grey, Les Romanov
Hélène Carrère d’Encausse, Catherine II
Zoé Oldenbourg, Catherine de Russie
Henri Troyat, Terribles tsarines ; et Le Prisonnier n°1
Quelques romans :
Katherine Neville, Le Huit
Jean-François Parot, L’enquête russe
Edvard Radzinski, La princesse Tarakanova
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