Incroyable destin que celui de ce lieu-dit du sud-est de l’Allier, à trente kilomètres de Vichy… En 1924, la découverte d’objets remontant à la Préhistoire le propulse au rang des sites archéologiques majeurs de l’Europe continentale. C’est qu’il n’y a pas là seulement des poteries, des pierres taillées, des ossements et des fragments de verre : parmi le mobilier archéologique mis au jour figurent également des tablettes de céramique portant des inscriptions rédigées en un alphabet antérieur à celui des Phéniciens…
C’est Emile Fradin, un jeune homme de 17 ans, qui déterre les premiers vestiges, le 1er mars 1924, alors qu’il défriche un champ.
Très vite, les autorités scientifiques investissent les lieux : les premières observations établissent que les objets ne datent pas de l’Antiquité, mais qu’ils sont plus anciens, peut-être de l’époque magdalénienne, avec la curiosité de présenter aussi des signes alphabétiques comparables au système phénicien.
Selon Antonin Morlet, un médecin féru d’archéologie, cette découverte remet en question l’apparition de l’écriture au Moyen-Orient. Mais la communauté scientifique est divisée : on parle de fraude et de supercherie. Des actions judiciaires sont engagées, notamment contre Emile Fradin qui est accusé de contrefaçon. Le site de Glozel est «gelé » de 1941 à 1983, date à laquelle de nouvelles fouilles sont autorisées. Les conclusions rendues en 1995 font état d’un site principalement médiéval contenant d’authentiques objets de l’âge de fer, mais également des faux introduits à une époque indéterminée.
Quelques livres pour aller plus loin :
Alice Gérard, Glozel. Les os de la discorde
André Cherpillod, Glozel et l’écriture préhistorique
Cristina Biaggia, Norman Simms, Guy Ventouillac, Robert Liris, Joseph Grivel, Glozel, les graveurs du silence
Grivel J., La Préhistoire chahutée – Glozel (1924-1941)
Des romans aussi :
Andy McDermott, A la poursuite de l’Atlantide
Robert De Rosa, Les ombres de Glozel
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