Janvier 1820, Lynchburg, Virginie. Thomas J. Beale, un voyageur de passage, s’installe à l’hôtel de la ville, qui est tenu par un certain Robert Morriss.
1822 : Beale est de retour à Lynchburg. Il se lie d’amitié avec Morriss à qui il confie une boîte en fer verrouillée avant de repartir. Quelque temps plus tard, Morriss reçoit une lettre de Beale qui explique que le coffre contient des informations sur sa fortune et sur la fortune de ses associés. Beale donne des consignes précises à Morriss : si personne ne vient réclamer ce coffret dans les dix ans, il devra l’ouvrir et il y trouvera quelques lettres qui lui sont adressées, ainsi que trois lettres chiffrées qui nécessitent une clé pour être lues. Cette clé, il la recevra par courrier, un ami étant chargé de la poster très prochainement.
Morriss attend : personne ne vient et le courrier n’arrive pas non plus. Il conserve alors le coffre scellé jusqu’en 1845. A cette date seulement, il décide de l’ouvrir. Une lettre en clair raconte comment Beale et ses amis sont tombés par hasard sur un gisement d’or et d’argent qu’ils ont exploité. Ils ont accumulé un butin considérable qu’ils ont décidé de cacher. Beale est chargé de cette mission : il devait également permettre aux ayant droits de toucher leur part, s’il arrivait malheur aux associés. C’est pourquoi Beale, convaincu par l’honnêteté de l’hôtelier de Lynchburg, lui confie le coffre qui contient les trois lettres chiffrées : la première indique l’emplacement du trésor, la deuxième décrit son contenu et la troisième établit la liste des bénéficiaires.
Morriss va passer des années à tenter de déchiffrer les lettres codées. En 1862, il raconte l’affaire à un de ses amis qui la publie de manière anonyme en 1885, après avoir réussi à décrypter la seconde lettre à l’aide du texte de la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis.
Aujourd’hui encore, les chiffres 1 et 3 attendent toujours d’être décryptés, mais sans la clé, les espoirs d’y parvenir sont minces. Qui dit que l’ami de Morriss a bien publié les documents dans leur état, sans céder à la tentation de conserver les données exactes pour lui seul ? Le trésor a peut-être été découvert par quelqu’un qui n’a rien fait savoir – 60 millions de dollars, quand même. Fin 2017, un chercheur de trésors revendique la découverte d’un trésor qui serait celui de Beale – 2 tonnes d’or et d’argent quand même…
Cette histoire extraordinaire est peut-être complètement fausse, inspirée par la littérature de l’époque, en particulier Le Scarabée d’Or d’Edgar Allan Poe… Cependant, le chiffre de Beale est conçu à la manière des véritables chiffres – un travail de titan pour une simple supercherie ! Alors, légende ou réalité ?
Quelques livres
Edgar Allan Poe, Le Scarabée d’Or (1843)
Deux nouvelles d’Arthur Conan Doyle, Le rituel des Musgrave (1893) et Les hommes dansants (1903)
Simon Singh, Histoire des codes secrets. De l’Egypte des pharaons à l’ordinateur quantique (1999)
Mel Hogden, Thomas Jefferson Beale : His treasure His 3 Codes and the key (2003)
Et aussi une exploitation du thème par Steve Berry, dans Le Complot Malone
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