De la vie du plus grand dramaturge anglais, on ne sait que peu de choses, excepté qu’il naquit, vécut et mourut à Stratford upon Avon, dans le Warwickshire.
En 1616,il fut inhumé aux côtés des membres de sa famille dans l’église de la Sainte Trinité de la paroisse de Stratford où il avait été baptisé 52 ans plus tôt, en 1564. Son tombeau ne porte pas son nom, seulement une épitaphe qui maudit celui qui touchera à ses ossements. Un buste du grand homme est placé à proximité du sépulcre.
La pierre qui marque l’emplacement de la tombe ne laisse pas de surprendre depuis des siècles. A commencer par cette curieuse épitaphe, que l’on peut expliquer par la crainte que nourrissaient les contemporains de Shakespeare de voir leurs ossements délogés et fourgués dans quelque ossuaire. Mais cette dalle tronquée (1 mètre de long seulement) recèle encore bien des mystères. En effet, selon un conte gothique paru dans la revue The Argosy en 1879, le crâne de Shakespeare aurait été arraché de la tombe, volé pour le compte d’un amateur de phrénologie – cette pseudo-science en vogue au 19e siècle qui prétendait cartographier la personnalité des individus en examinant les bosses de leurs crânes.
S’agit-il d’un de ces récits fantastiques dont étaient friands les lecteurs de l’époque victorienne? On pourrait le penser, mais les dernières recherches effectuées sur le tombeau ont révélé qu’il avait été réparé à l’emplacement présumé de la tête du cadavre de Shakespeare: tout porte à croire que la terre se serait affaissée suite à un creusement sauvage. De plus, les corps de la famille Shakespeare, inhumés dans de simples linceuls, reposent à moins d’un mètre sous les dalles, ce qui est anormalement peu profond. Et le conte de 1879 précise que les profanateurs n’avaient creusé la terre que sur moins d’un mètre sous la pierre. Alors que croire? Le corps de Shakespeare est-il toujours entier ou amputé de sa tête? Tant que l’Eglise anglicane refusera toute excavation, on n’aura aucune certitude.
Pour aller plus loin:
Deux biographies : Shakespeare, de Peter Ackroyd, et Elisabeth 1ère, de Jacques Chastenet.
Pour les mordus d’historiographie : La genèse du mythe shakespearien 1600-1780, de M. Willems
Quelques romans :
Le cycle des enquêtes de Matthew Shardlake, par C.J. Sansom, dont Prophétie
Et mon préféré, pour ceux qui aiment les énigmes tournant autour des tombeaux mystérieux : Steve Berry, Le secret des rois
Quelle manie de vouloir toujours exhumer les corps ! Qu’on laisse donc se reposer tranquille, les morts !
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Bien d’accord… Mais bon, avec les possibilités actuelles des analyses ADN, cela ne va pas s’arranger. Cela referme des portes, mais cela ne fait quand même pas l’histoire
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